Ministre Med Abbou préside une mission d’affaires au Burkina Faso, Gabon et Congo

Mohamed Abbou, ministre chargé du Commerce extérieur

Pour la première fois, Maroc Export en partenariat avec la Fédération Nationale de l’électricité de l’électronique et des énergies renouvelables (FENELEC) lance le concept « Action lumière », mission BtoB, spécialisée dans les secteurs de l’électricité, l’électronique, et les énergies renouvelables avec une délégation marocaine forte sous la présidence de Mr Mohammed ABBOU, Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique, chargé du Commerce Extérieur,et des entreprises marocaines et un groupe des journalistes. Cette mission qui se déroulera du 21 au 27 septembre 2014, cible trois pays d’Afrique (Burkina Faso, Gabon, République du Congo) et offrira des opportunités de développements stratégiques et de partenariats gagnant-gagnant.

A cet effet, Maroc Export (sous la direction générale de Mme Zahra Maafiri) accompagnera une importante délégation marocaine constituée de 85 entreprises leaders dans le secteur de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables.Etant donné l’enjeu de cette mission stratégique, le Maroc a pour objectif de bénéficier de réelles opportunités d’affaires en Afrique de ces secteurs, d’échanger le savoir-faire sur des solutions innovantes pour une bonne gestion des ressources énergétiques, efficace et durable et d’initier et développer des partenariats avec des sociétés spécialisées.
Le programme de cette tournée comprendra des séances plénières afin de présenter le savoir-faire marocain devant des sociétés de la production, de la transmission et de la distribution d’électricité africaines, des rencontres lors d’entretiens BtoB avec des partenaires qualifiés, la tenue de conférences de presse autour de l’émergence des secteurs en question ainsi que des workshops sectoriels et des visites sur site.
Ces dernières années, le secteur de l’électricité au Maroc a connu un accroissement moyen de la demande d’environ 7,2%, induit par une croissance économique et sociale soutenue à savoir la généralisation de l’accès à l’électricité (PERG), le développement des grands projets structurants et l’amélioration du niveau de vie de la population.
A cet égard le Maroc a lancé un Programme participatif conduit par l’Office National de l’Électricité et de l’Eau potable (ONEE) – Branche Electricité. Ce Programme d’Electrification Rurale Global -PERG- a été approuvé par le Conseil de Gouvernement en août 1995, il est global à trois niveau : territoriale puisqu’il couvre tout le territoire national, technique car il fait appel à toutes les techniques d’électrification rurale et financière car il mobilise toutes les ressources financières.
Compte tenu des énergies renouvelables au Maroc, elles participent à hauteur de 4% au bilan énergétique national en 2013(hors biomasse) et sont à l’origine de la production de près de 10% de l’énergie électrique, grâce à l’effort important de mobilisation de la ressource hydraulique ainsi qu’à l’effort d’implantation de premiers parcs éoliens.
Les énergies renouvelables font l’objet d’un portefeuille de projets diversifié (centrale thermo solaire, station de pompage turbinage hydraulique, valorisation énergétique des déchets, pompage de l’eau, dessalement de l’eau de mer, climatisation et chauffage solaire de l’eau sanitaire,….) s’impliquant ainsi dans divers programmes économiques et sociaux.
En effet, le Maroc dispose de gisements importants en énergies renouvelables, notamment pour le solaire et l’éolien en particulier au niveau des zones côtières qui portent sur 3500 km: Solaire avec un rayonnement moyen de 5 kWh/m²/j, éolien avec un potentiel éolien de plus de 6000 MW, petite hydraulique avec un potentiel significatif pour les microcentrales hydrauliques dont plus de 200 sites exploitables et biomasse contenant 9 millions d’hectares de forêts.

C’est nouveau :un journal électronique «taounate.net »en arabe et en francais


Enfin ! la ville de Taounate vient d’être dotée d’un journal électronique qui porte son nom, puisqu’il est baptisé Taounate. Taounate tout court comme le nom de la ville. Ce journal est édité par les Editions Sadaâ Taounate, les mêmes Editions qui publient le journal en papier Sadaâ Taounate, et ce, depuis déjà plus de 20 ans, puisqu’il venait de fêter son vingtième anniversaire, au mois de mai de cette année.
Ont assisté au lancement du journal, depuis le siège de Sadâa Taounate, situé au centre-ville (Bd Mohamed V, Résidence Sofia) tout les amis de Sadâa Taounate ( journalistes correspondants, journalistes photographes, et autres), venus de Fès, Karia Ba Mhamed, Tissa, Ghafsaï et autres régions pour assister à cet événement.
A cette occasion, Monsieur Driss El-Ouali, également directeur de ce nouveau média , a pris la parole pour expliquer les raisons qui l’ont amené à lancer un journal électronique, à savoir, entre autres, la nécessité pour lui en tant que journaliste à la tête d’un organe de presse comme Sadaâ Taounate , d’être de son temps et de suivre les exigences de son époque. Créer un journal électronique, à côté de Sadâa Taounate et en parallèle avec lui, a été dicté, dit Driss El Ouali par les impératifs des temps qui courent et par la nécessité de s’intégrer dans un monde dominé par la technologie de l’information et de la communication. Un monde dominé par la vitesse et la course contre la montre.
Le directeur de Sadaa Taoounate a déclaré aussi, et par la même occasion que Taounate se veut un journal indépendant qui suivra la même ligne de conduite et les mêmes principes que ceux qui ont toujours guidé le journal- papier Sadaa Taounate. Il défendra les mêmes valeurs, et conservera toujours son indépendance et son esprit critique, a ajouté Driss El Ouali. D’ailleurs, a -t- il remarqué et avec l’approbation de tous les journalistes présents, si Sadaa Taounate a su comment faire sauter les barrières que certains avaient dressées sur son chemin, s’il a su résister aux diverses crises qui ont jalonné son chemin, c’est parce qu’il a toujours su maintenir un climat de confiance avec ses lecteurs. Driss El Ouali a affirmé aussi que le journal électronique Taounate donnera toujours la priorité aux informations concernant la ville de Taounate et sa région. Cela n’exclura pas, bien sûr, a-t-il ajouté, la publication d’informations à l’échelle nationale ou internationale quand elles seront d’actualité et de grande importance. Mais toujours est-il, a insisté monsieur Driss El- Ouali ,qu’une grande partie de l’espace du journal électronique Taounate sera occupée par les informations d’ordre local, intéressant en premier lieu les habitants de Taounate et région. Beaucoup de succès pour notre journal, inchalah.

Med El Jay / Taounate

Traces indélébiles


Kalât Ourrech est l’un des nombreux petits hameaux  dispersés sur les collines, les vallons et les cuvettes qui constituent la physionomie de la fameuse tribu qu’on appelle El jaya. Un énorme tas de boue et de rocaille portant le nom d’une femme. La tribu est prise en sandwich  entre l’oued Aoulay à l’ouest, Ourgha au sud et Amzaz à l’est. Trois grands cours d’eau qui délimitent nettement ses frontières avec les tribus avoisinantes et qui font d’elle une tribu enclavée  et coupée du reste du monde. D’ailleurs Sidi Abderhmane Almijdoub, le derviche tourneur et poète improvisateur   qui psalmodiait ses maximes à qui voulait l’entendre avait raison de la comparer à une prison à ciel ouvert. C’est dans cette tribu que se trouve un douar appelé Kalât Ourrech. Un douar à peine accessible aux ânes et au mulets, posé comme un nid d’aigle sur le haut d’une montagne aux versants abruptes et escarpés. Pendant les années soixante , à l’époque des grandes pluies, l’Ourgha devenait infranchissable et ses crues rendaient impossible sa traversée par les habitants d’ El jaya  qui ne pouvaient alors atteindre l’autre rive , en bas de l’immense djebel de Slass où  passe la route goudronnée datant du protectorat et reliant la ville de  Fès à Ourtzagh , puis  à Ghafsaï et où se trouvaient quelques rares et misérables  boutiques , mais contenant l’essentiel pour ces pauvres paysans qui se contentaient  du strict nécessaire comme provisions de la semaine : un pain de sucre (de forme conique, enroulé dans un papier bleu encre retenu par une ficelle en jute dans le sens longitudinale et portant une étiquette rouge collée au milieu et représentant un tigre asiatique servant de label de qualité) un paquet de thé  “La caravane”ou “Nmili”, une boîte d’allumettes ” Le Lion” ou ” Le cheval ” et enfin l’indispensable gaz pour la petite lampe à pétrole. Cette merveilleuse petite lampe magique d’Aladin capable d’éclairer les longues nuits d’hiver qui s’abattaient sur la montagne, comme si elles la prenaient d’assaut, épaisses noires et pluvieuses.

 Le marabout de Kalât Ourrech s’appelle Sidi Mhamed Chrif. Il repose dans  un petit bois à l’extrémité du douar qui porte son nom puisqu’on l’appelle ” la forêt du marabout” et qui est aussi le cimetière où les habitants de Kalât Ourrech enterrent leurs morts. Sidi Mhamed Chrif n’a pas de koubba à l’instar de Moulay Hssaïn ou de Moulay Abderhmane, deux autres marabouts (deux frères selon la légende qui courait à leur sujet), l’un au douar Snoubar (le pin), l’autre au douar Zaouïa( confrérie). Un simple bâtiment en terre pisée blanchie à la chaux vive et composée d’une chambre abritant le tombeau du saint et d’une petite antichambre servant à la fois  de cuisine à l’occasion d’une festivité quelconque à son honneur, mais aussi d’abri contre les intempéries pour les mendiants, les vagabonds et les sans-abri de tout bord, de passage dans les parages. Devant la vieille porte en ancien bois vermoulu du marabout, se dresse un arbre dix fois centenaire. C’est un genévrier, lui aussi objet de culte, puisque, selon la légende, il pousse sur la fosse abritant le cheval de Sidi Mhamed Chrif  qui, de son vivant, lui servait de monture.

C’est à Kalât Ourrech que naquit  Si Hmidou, un jour de fête. La fête du Miloud qui célèbre chaque année la naissance du prophète, et qui est aussi la fête des circoncisions, puisque, la coutume veut que les circoncisions se fassent pendant la première semaine du Miloud. Sinon, des sessions de rattrapage sont prévues pour cela. Si Belhachmi, le barbier de la tribu est un patriarche tout terrain : A la fois raseur de têtes, arracheur de dents, laveurs de morts et coupeur de prépuces de zizis aux petits enfants encore non circoncis. La veille du Miloud, Si Belhachmi prépare ses instruments. D’abord les indispensables ciseaux en métal gris et froid. En plus des ciseaux, si Belhachmi prépare un scalpel, un polissoir et une paire de suçoirs servant à pomper le sang de ses nombreux clients souffrant d’une migraine chronique. Si Belhachmi était aussi un brillant guérisseur spécialiste des maux de tête. Pour  soigner les migraines chroniques de ses clients, le guérisseur emploie un technique simple : il commence d’abord par raser les cheveux de ses clients à l’endroit de la région occipitale située exactement à quelques centimètres au-dessus de la nuque et où le guérisseur pratique quelques incisions dans le cuir chevelu. Puis, à l’aide de deux suçoirs qui fonctionnent comme un système de ventouse, il se mett à sucer le sang de ses malades comme un vampire.

 Une fois ce matériel de chirurgie prêt, Si Belhachmi le met dans une vielle sacoche en doum tressé qu’il enfouit dans l’une des deux pochettes de son bissac, prend son dîné, et s’en va rejoindre sa couche pour dormir. Le lendemain, il se réveille au chant du coq. Il fait ses ablutions, puis sa prière de l’aube. Il prend ensuite son petit déjeuner fait de l’habituel  pain d’orge trempé dans l’huile d’olive et mangé accompagné d’un ou deux verres de thé à la menthe, puis regagne l’écurie  afin de préparer sa monture : une vieille ânesse  couleur gris souris que le vieux barbier avait achetée  au prix fort et qu’il monte toujours à califourchon, un pied d’un côté, un pied de l’autre. Sur le dos de l’ânesse, il commence d’abord par mettre un morceau d’une vielle couverture sale,  pliée en deux et servant de dessous de bât isolant ainsi le frottement direct de celui-ci avec la peau dorsale de la bête. Sur le morceau de couverture sale et sordide, il pose le bât qu’il serre avec une sangle. Sur le bât, Si Belhachmi met le bissac qu’il attache soigneusement  à l’ensemble avec une corde de manière à éviter tout glissement éventuel pendant les pentes et les descentes. Une fois prêt, si Belhachmi prend congé de sa femme et de ses enfants avant d’entamer la pente, poussant son ânesse devant lui, sur le chemin de la grande place  où se trouve le mausolée de Moulay Abderrahmane, et  où  tient lieu la fête du Mouloud qui est aussi la fête  des circoncisions.

 Durant cette journée du Miloud commémorant la naissance du prophète, si Belhachmi travaille comme un forcenée et  passe une journée marathon dans l’exercice de sa passion préférée qu’il fait avec beaucoup d’amour et qui consiste à couper le prépuce de leur zizi aux petits enfants, aidé dans sa terrible tâche par un Chrif fils de Moulay Abderhmane, comme lui descendant du prophète, le Chrif lui-même secondé par un autre Chrif, dans une espèce de travail à la chaîne. Le Chrif arrache l’enfant déculotté et vêtu seulement d’une gabardine immaculée à son père ou à l’un de ses proches parents, et le passe illico à l’autre qui, le saisissant au vol, s’empresse en même temps de le livrer à son bourreau, les jambes bien écartées et la petite queue en l’air. Et cela tout au long de la journée dans un travail non stop.  Tout dépend alors de la main tremblante du vieux chirurgien pénien. Une erreur de manipulation ou d’ajustement et c’est le drame. Les ciseaux en métal froid non stérilisés glissent sur le prépuce pour aller mordre profondément dans la chair ferme, un peu bleutée, un peu violette du gland. Tant pis alors pour le petit Si Hmidou si cela lui arrive. Il peut pousser les cris de la fin du monde. Il peut hurler de douleur autant qu’il veut et à qui veut l’entendre. Ses hurlements sont vite happés par les cris de la foule des chorfas et des talebs  qui beuglaient en chœur et à tue-tête des chants mélodieux, avec l’intention de créer des bruits parasites servant à couvrir les hurlements des victimes, mais en même temps, ces chants sont envoyés à l’adresse de Moulay Abderhmane Chrif comme des SOS secours implorant le saint d’avoir constamment l’œil sur ces enfants et de protéger leur petits zizis en guidant la main du vieux coiffeur circonciseur.

  Si Hmidou est né pendant la deuxième guerre mondiale, en 49 très probablement d’un père lettré et d’une mère ne sachant ni lire ni compter. Sur un bout de papier découpé dans une boîte d’allumettes”Le lion” ayant déjà servi, le père lettré de Si Hmidou a pris soin de consigner uniquement l’année de naissance de son fils, laissant le jour et le mois aux oubliettes. Le père lettré de Si Hmidou faisait office à la fois d’un Imam de la mosquée qui présidait les cinq prières quotidienne et de maître de l’école coranique  où il dispensait l’enseignement  du coran à une dizaine de marmots du douar. Le maître dictait de mémoire le texte sacré à ses apprenants selon une pédagogie mnémotechnique très courantes dans toutes les écoles coraniques de l’époque. Le maître dictait le texte aux apprenants, à tour de rôle et selon le niveau de chacun d’eux, puisque l’école était hétérogène et réunissait des é lèves de niveaux différents et toutes classes d’âge confondues. Les paroles du maître sont notées par les apprenants sur des tablettes  au moyen d’une plume en roseau  au bout pointu qu’ils confectionnaient eux-mêmes. Pour que le maître ne perde pas le fil de ces  récits enchevêtrés, il fallait, à chaque fois le mettre dans le contexte. Pour se faire, chaque élève  devait lire à voix haute la dernière phrase de son texte, laissant le maître alors donner la suite. Une fois cette prise de notes à partir de l’oral est terminée, commençait alors le deuxième moment de la leçon. Les élèves devaient  lire, en chœur et à haute voix, chacun sur sa tablette, ce qu’ils venaient de noter de la bouche de leur maître, en dandinant de leurs têtes en avant puis en arrière, chacun à son rythme dans une mélopée générale, comme si cela les aidait à la concentration. Ils devaient déclamer, en chœur et à haute voix des textes différents. Un enchevêtrement de textes et de cris ponctués par des coups de poing sur les tablettes. Pour ne pas se faire mal, certains cognaient au moyen d’un pilon en  forme de banane fabriqué en bois de l’olivier sauvage. Cogner fort sur les tablettes en se dandinant en avant et en arrière tout en psalmodiant à haute voix  selon une mélodie et un accent bien rythmé, cela les aidait à la mémorisation. Une technique pédagogique frisant la trance  et exprimant l’énervement et la révolte de ces étudiants contre les textes rebelles et qui résistaient à la fixation dans la mémoire. La psychanalyse de  Freud y verrait une manière inconsciente de cogner sur le maître qui représentait la figure du père. En d’autres termes, en cognant fort sur les tablettes ces enfants exprimaient leur désir inconscient de se débarrasser de leur maître en le tuant à force de lui asséner des coups. Plus ils pilonnaient sur leurs tablettes avec le bout de bois en forme de banane, plus ils criaient et dandinaient du buste et de la tête, tantôt en avant, tantôt en arrière, dans une sorte de balancement qui va rythmé avec le chant et les coups sur les tablettes. Une vraie thérapeutique utilisée comme mécanisme de défense par ces derniers contre  des textes rebelles et difficiles  Le père lettré a  voulu à tout prix donner à son fils le prénom de Si Hmidou, en mémoire de son défunt  père  qui lui aussi s’appelait Si Hmidou. Sachant que le père de Si Hmidou , petit-fils de Si Hmidou s’appelle Si Abdeslam , cela donne Si Hmidou ben Si Abdeslam ben Si Hmidou ben Si Lahcen et ainsi de suite jusqu’à Sidna Adam. Si Hmidou est né d’un mariage consanguin, ce qui explique sa tendance à casser la logique et ses comportements un peu zinzins, et parfois hors normes. D’ailleurs, l’histoire personnelle de Si Hmidou indique l’existence dans la lignée généalogique de son ascendance, d’un ancêtre lointain complètement maboul. L’ancêtre s’appelait Moulay Ali Zennidou. On raconte que ses contemporains l’avaient surnommé Zennidou à cause de sa forme boulotte, mais aussi  et surtout à cause des ses accoutrements inédits et pas possibles pour un homme saint d’esprit. Moulay Ali Zennidou avait pour manie de suspendre sur ses haillons tout un bazar fait de petits chiffons, gris-gris, mini baluchons  et tant d’autres objets non identifiés, le tout faisant de lui comme un épouvantail humain , et cela à la grande joie des gamins et des polissons du douar, lesquels éprouvent un malin plaisir à huer la vedette du désordre et du déséquilibre mental, l’homme- baluchon et totem vivant, à qui ses contemporains attribuaient des pouvoirs surnaturels pouvant détruire ses adversaires. Mais les polissons du douar ont-ils jamais voulu entendre ?

 -Zennidou, hou  hou,  Zennidou,  hou, hou, criaient-ils à l’unisson à l’adresse du marabout.

 Mais, le marabout ne réagissait pas aux provocations des polissons. Il continuait son bonhomme de chemin, vers la mosquée du douar ou vers le  sanctuaire de Sidi Mohamed Chrif, ces maisons de  Dieu, comme on les appelle où Moulay Ali avait élu domicile. Mais il y a des fois ou le marabout  devenait volcanique, surtout quand ces malappris lançaient sur lui des jets de pierres. Le marabout devint alors fou de rage. Il se vautrait par terre comme un enfant et de sa bouche édentée écumant la salive, il criait des injures faites de mots salasses et grossiers tels la queue, le cul, les couilles et d’autres mots encore appartenant au même champ lexical :

-  Que dieu maudisse la race de votre mère, bande de bâtards, hurlai-il en fulminant de colère, Si j’attrape quelqu’un, je lui arrache les couilles, bande  de bergers et fils du satan.

 Excités, les enfants envoyaient de plus belle les cailloux et les injures:

 - Zennidou, Zennidou , hou hou,  Zennidou, Zennidou, hou hou

Molay Ali essayait de courir derrière les enfants, mais, comme l’albatros de Beaudelaire, ses haillons l’empêchaient de marcher.

Exténué, le marabout se dépêchait vers le sanctuaire au milieu de la forêt .Il ne se plaignait jamais de son sort à Sidi Mhamed Chrif. En effet, Moulay Ali n’a jamais voulu se servir de ses pouvoirs  pour détruire ces enfants. Après tout, ce ne sont que des enfants, se disait-il, une fois son calme retrouvé. Que dieu leur pardonne, se disait Moulay Ali Zennidou. Il se disait toujours comme ça, toujours, jusqu’à sa mort, survenue une semaine seulement après la mort de Si Belhachmi. Et ce fut alors la fin de  deux illustres personnages qui avaient peuplé l’imaginaire de tous les enfants de Kallât Ourrech et des douars avoisinants, à l’époque de la lampe à pétrole et des boîtes d’allumettes.

                                                       

                                                                            El Jay Mohamed

                                                                 (Extrait -  Taounate 1993)

Aperçu sur les associations des usagers des eaux agricoles (AUEA) à Taounate

EL MARZOUKI AMAR

Une nouvelle campagne de sensibilisation des agriculteurs intégrés dans les périmètres irrigués vient de se lancer par les agents du bureau d’études de la DPA de Taounate pour la constitution des associations des irrigants.
Dans ce domaine, des efforts louables ont été déployés tant par le service technique que par les représentants des autorités locales pour la création des AUEA dans lesdits périmètres.
Des réunions tenues auparavant par les services précités avec les agriculteurs concernés sur le terrain durant les années 1996,1997,1998 ONT 2T2 ABOUTI à la constitution de 32 associations au niveau de la province de Taounate (voir la liste nominative ci jointe) en vue d’inciter les agriculteurs adhérent à la gestion participative de ces institutions et les faire participer activement au développement économique de la région.
En début de leur création, elles avaient démarré dans les conditions voulues et semblaient jouer leur rôle convenablement et conformément au règles de statut.
Malheureusement, peu à peu on constatait un relâchement considérablement de la part des membres élus qui se sont désengagés de leur responsabilité en ce qui concerne leur fonctionnement normal. Ceci et du à la négligence de certains membres de bureau quant à la gestion et au manque de suivie permanent et de l’encadrement adéquat.

Raisins à Taounate
Espérant que la nouvelle campagne de sensibilisation des agriculteurs soit pour le maintien des associations déjà existantes soit pour la constitution d’autre association attiendra son but et que le service technique concerné assurera le suivi permanent qui est l’élément fondamentale de réussite et de continuité.
Pour mener à bien cette opération, certaines conditions s’imposent, à savoir :
Encadrement : pour assurer une véritable réussite à ces associations, les techniciens appelés à jouer le rôle de vulgarisateurs ou de sensibilisateurs doivent être bien formés dans la matière et informés de toutes les connaissances techniques, consciencieux et compétents, avoir une certaine psychologie humaine, la personnalité et la position ferme vis-à-vis des agriculteurs, parles d’un langage simple sans avoir de timidité. Dans l’intérêt général, il es nécessaire de prévoir de stage de formation et de recyclage des agents dans le domaine de l’irrigation suivi de sélection, car tous les techniciens ne sont pas tous des vulgarisateurs, un agent mélancolique plein d’amertume, faible dans ses décision et sans personnalité n’est pas un vulgarisateur .
Pour les associations constituées antérieurement qui s’avèrent délaissées, je me permets de proposer la suggestion suivante : se pencher à nouveau sur leur situation actuelle en leur donnant une nouvelle impulsion par un coup de fouet à fin qu’elle puisse redémarrer convenablement et ce conformément aux obligations statutaires et au règlement intérieur qui se limite à :
• La gestion et l’entretien des périmètres.
• La distribution de l’eau aux irrigants.
• La gestion administrative et financière des associations.
• La Liaison entre les associations et leur environnement.
Je tiens à rappeler aussi l’application des articles 16 et 24 du statut des associations : le premier article stipule que l’assemblée générale doit se tenir annuellement en assemblé ordinaire dans la première quinzaine du mois d’aout de chaque année, le deuxième article stipule aussi que la durée de la fonction des membres élus du conseil de l’association est fixe à deux ans , et que le conseil est renouvelable par tiers tous les ans, les membres sortants sont désignés par le tirage au sort pour les deux premières années, puis par ordre d’ancienneté. Le conseil nomme chaque année un président, un vice-président et un trésorier choisis parmi ses membres.
Nul n’ignore l’utilité des associations. Elles ont des missions d’intérêt général qui se manifeste dans plusieurs points : elles jouent un rôle essentiel dans la stabilité des cours et dans l’organisation d’écoulement de la production agricoles des exploitations. elles assurent certains stabilités des activités et des emplois, elles sont aux services des adhérents et leur permettent de prendre leur avenir en main au sein de structure collective, elles sont une force économique importante en croissance et développement.
Liste nominative des AUEA constituées durant la période allant de 1996 à 1998 :
SAIFOURA (oued el guezzar),ERRACHIDIA, BENI BERBER, TAKADOUM
AIN EL HOUT, TAZGHADRA, SAHLA-AIN MEDIOUNA, LMCHAE, ZMAMRA AIN AICHA, R’BIBA, TOUNESS, TAZOUDA, ELMAADOULA, BOUADEL, BATHA –LHJAR, RGUIWA, OULJA LAAROUSSA, OULAD GHZAL , BOUMLAL, ELMOUHAMADIA LKNATRA, EL FATHE, EL FALAH, ENNAJAH, ANNASR, ELKHAYR, EL INBIAA, ELKARAM, TADAMOUN, AIN EL GHALI, ELGHARBYA .
EL MARZOUKI AMAR TRITAH : TECHNICIEN PRINCIPAL, EX-REPONSABLE DES
AUEA DPA DE TAOUNATE

Chama Zaz : Dans ses chansons la nostalgie et le parfum du bled


Deux raisons ont motivé l’écriture de ce papier sur la chanteuse Chama Zaz (la Zaz marocaine de Taounate et non pas la chanteuse française). Faire plaisir d’abord à monsieur Ifzaren ,directeur du centre de formation en journalisme et communication (Beyt Sahafa – Tanger) qui était particulièrement touché par la situation de black out et d’indifférence à l’égard de cette chanteuse issues des montagnes de Taounate et dont les chansons perpétuent le patrimoine folklorique de la région , malheureusement en voie de disparition. Puis, tenir ma promesse, puisque j’ai promis à Chama de publier un article à son sujet dans le journal local Sadaâ Taounate.

Personnellement, je ne connaissais pas Chama auparavant, je ne connaissais même pas son nom. Et ce n’est que lors de la soirée donnée au café New-york par le journal Sadâa Taounate à l’occasion de son quatorzième anniversaire que j’ai fait la découverte de cette femme dont les chansons et surtout les “Ayouh” (des espèces de chansons chantées sous forme de yous yous longs et prolongés) rappellent la campagne natale du bon vieux temps, à la période des moissons où ce genre de yous-yous lancés par des paysannes courageuses à la besogne remplissaient les champs .

La cinquantaine apparemment , grande et mince , la femme impressionne surtout par la maigreur de son corps presque squelettique et par l’expression de ses regards éteints et qui disent long sur ce qu’elle aurait dû endurer. Comme si la chienne de vie avait laissé des traces et des blessures indélébiles sur son visage typiquement blédard de bédouine bien endurcie par les intempéries. Que Chama me pardonne si je me trompe, si mes premières impressions ne sont pas bonnes. Cependant, si Chama exhibe un corps fatigué emmitouflé dans une djellaba verte comme celles que portent souvent les campagnardes de chez nous, sa voix est celle d’une jeune fille pleine de vigueur et de vivacité. Et c’était un plaisir de la voir chanter en duo avec le grand chantre du terroir Lhadj Mohamed Laâroussi dans le grand espace du café New-York. Le violon en folie de Mohamed Laaroussi lançait ses cris lancinant et perçant que les”Ayouh”de Chama ponctuaient de temps en temps , hauts, résonnants et perçant le silence et le froid de cette nuit du 18 mai. Mais c’est surtout dans le grand espace couvert du grand gymnase de Taounate que la voix de Chama a résonné, aiguë, forte et amplifiée par les haut-parleurs à la grande joie du jeune public de Taounate qui a vibré aussi aux chansons de Mohamed Esslaoui et du jeune Mourad El-hajjaji. Comme Chama, ces deux chanteurs avaient fait un tabac au point qu’une partie de la salle du gymnase, à été transformée en piste de danse où des jeunes gens déhanchaient aux sons des violons et au rythme des percussions .Tout cela s’est passé dans la discipline, sans la moindre démesure et sous la protection des forces de police, des pompiers et des autorités locales mobilisés pour la circonstance.

Un grand merci à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette soirée vraiment inoubliable et particulièrement à la grande dame qui perpétue les chansons typiquement terroir. Chama à qui cet article est dédié en reconnaissance de ses talents et de son statut en tant que gardienne des traditions populaires du terroir dans le domaine de la chanson et du folklore. D’ailleurs c’est tout ce que demande cette femme : être reconnue. Estimant avoir tenu ma promesse envers vous, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bon courage lalla. Sans oublier toutefois un clin d’oeil pour Rachida El-
Hajjaji, la jeune présentatrice de la soirée. Mademoiselle, tu étais vraiment formidable.


Par Mohammed El jay

Les margines, une menace pour la qualité des eaux à Taounate


Les margines, une menace pour la qualité des eaux à Taounate
Les margines, générées par le processus d’extraction de l’huile d’olive, constituent une sérieuse menace pour la qualité des eaux dans la province de Taounate, au point d’être un sujet de préoccupation majeure pour les autorités et les acteurs impliqués dans la préservation de l’environnement.

La culture de l’olivier est, en effet, la principale activité des populations rurales de Taounate, avec une production moyenne estimée à 180.000 tonnes d’huile d’olive pour une superficie de l’ordre de 147.000 ha. Durant la saison 2013/2014, la province a enregistré une production record de 220.000 tonnes grâce notamment aux importantes précipitations enregistrées durant la campagne écoulée.

Le traitement de cette production est assuré par 3.000 unités traditionnelles (maâsras) dont la majorité est à l’arrêt et qui disposent d’une capacité de trituration ne dépassant pas les 20.000 tonnes d’olives par an, ainsi que par 24 unités semi-modernes (20.000 tonnes par an) et par 40 unités modernes qui ont une capacité d’extraction de 80.000 tonnes.

L’extraction de l’huile d’olive engendre la production de deux types de résidus, le grignon et les margines qui posent un sérieux problème lors de leur évacuation vers des milieux naturels tels que les cours d’eau. Les eaux réceptrices deviennent en effet fortement chargées en matières organiques et en polluants et perdent leur capacité de s’auto-épurer.

Une étude menée depuis plusieurs années par le département de l’environnement estime à plus de 250.000 m3 la production annuelle du Maroc en margines et à 45.000 m3 celle de la province de Taounate, ce qui en fait le facteur de dégradation le plus inquiétant eA Taounate, comme partout au Maroc, les margines sont dans la plupart des cas déversées brutes dans le milieu naturel, sans mesure de traitement préalable, ce qui contribue fortement à l’acidification du milieu naturel, la destruction de la microflore bactérienne du sol, la pollution des nappes phréatiques et des eaux des barrages et la disparition de la vie aquatique. L’impact très fort des margines sur la qualité des eaux du barrage Sahla est le plus problématique.

De par sa position à l’aval de la ville, ce barrage, qui contribue à la satisfaction des besoins en eau de la population de la province et à la réduction de l’envasement du grand barrage Al Wahda, est exposé à une forte pollution par le rejet des margines provenant de l’unique secteur industriel de la ville de Taounate qui est l’extraction de l’huile d’olive. Depuis la mise en œuvre du barrage en 1994, l’Office national de l’eau potable (ONEP) a relevé une dégradation continue de la qualité de ses eaux, avec pour conséquence le développement du processus d’eutrophisation et la rupture de l’équilibre environnemental de l’hydro-système de la retenue.

Conscientes du danger, les autorités locales, en collaboration avec les départements ministériels concernés, ont décidé de prendre à bras-le-corps ce problème en lançant une vaste réflexion devant aboutir à la réduction des effets néfastes des rejets des margines, à défaut de pouvoir enrayer le phénomène.

Une journée d’études organisée en septembre 2012 avait débouché sur plusieurs décisions portant sur la mise à niveau de l’industrie oléicole, un contrôle renforcé des unités traditionnelles de trituration et le lancement d’une étude d’impact environnemental.

Quelques mois plus tard, une commission provinciale, mise en place à l’effet d’assurer le suivi de ces mesures, a décidé la fermeture de 7 unités de trituration qui ne répondent pas aux normes sur les plans environnemental et urbanistique.

La commission n’a pas relâché sa pression sur les propriétaires de ces unités. Ces derniers ont été sommés avant le début de la saison de récolte des olives 2013/2014 de construire des bassins modernes pour la collecte et l’évaporation des margines, de respecter la quantité d’olives maximum autorisée pour le traitement et d’améliorer les conditions d’hygiène dans leurs entreprises.


Publié dans Libération le 25 – 01 – 2014

Un groupe de rap originaire de Taounate

Le rap marocain… pas toujours apprécié des médias
Un groupe de rap originaire de Taounate créé par Abdeselam et Jaafar Eddahmani

Au cours de ces dernières années, le rap marocain a su s’imposer comme un genre musical à part entière.
Il est rapidement devenu un moyen d’expression que beaucoup de jeunes chanteurs se sont appropriés. Cependant, ce genre rencontre toujours des difficultés à percer du côté des maisons de disques qui hésitent à produire du rap mais aussi certains médias qui refusent de passer ce style de musique.
Al Hourouf Attaira (Les lettres rebelles), est un groupe de rap marocain originaire de Taounate créé par Abdeselam et Jaafar Eddahmani. Ces deux frères passionnés par la musique se sont déjà produits lors de différents événements et sont connus du jeune public amoureux du rap. Leur dernier titre intitulé Al Ghadab (La colère), qui brise des tabous et reconstruit une image réaliste de la société marocaine, a été interdit de diffusion par plusieurs radios nationales, jugé trop politique.
En effet, aujourd’hui la scène musicale regorge d’artistes qui ne mâchent pas leurs mots envers ce qu’ils considèrent comme les injustices de la société marocaine, ce qui est souvent un des critères de rejet par les programmateurs.
De nombreux rappeurs reprochent à certaines radios de ne pas diffuser leurs chansons, or ces dernières se défendent en affirmant que ce style ne correspond pas à leur format musical.
Très souvent, les rappeurs traitent des sujets politiques, parlent d’injustice sociale, mais aussi d’abus de pouvoir, sans oublier les sujets d’actualité qui reflètent leur quotidien. Ces artistes s’investissent énormément dans la composition de leurs oeuvres, et soufrent de voir leurs titres rejetés.
Certains rappeurs ont refusé de s’autocensurer et ont décidé de se passer de la radio et de la télé et de diffuser leurs sons sur internet. Cela reste un moyen très efficace pour eux de partager leur travail et faire passer leur message au jeune public.
Aujourd’hui, bien que le rap est pratiqué et apprécié des jeunes marocains, les rappeurs doivent très souvent se débrouiller seuls pour faire connaitre leur musique.

Publié dans La Nouvelle Tribune le 27 – 11 – 2012

Le Maestro de la « Taqtouka Jabaliya » n’est plus

Le Maestro de la « Taqtouka Jabaliya » n’est plus

La scène musicale marocaine est en deuil.
En effet, la légende de la “Taqtouka Jabaliya”, Mohammed Laaroussi, qui a été hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières années pour des problèmes cardio-vasculaires, est décédé, vendredi dernier, à l’âge 80 ans, des suites d’une longue maladie.
Une foule nombreuse composée d’artistes, d’amis et de simples citoyens venant en particulier de la province de Taounate, où l’artiste est né en 1934, a accompagné le défunt à sa dernière demeure. Tous sont venus rendre hommage au doyen et maestro de la “Taqtouka Jabaliya”.
Mohamed Laaroussi est considéré comme l’un des piliers de la Aita, dite Jabaliya, un art populaire traditionnel chanté avec magnificence dans les régions montagneuses et dans le Nord-ouest du Royaume.
Assoiffé de musique, Mohamed Laaroussi, âgé à peine de 12 ans, quitte l’école coranique pour se consacrer, sous les feux de la passion, à la musique en composant et en chantant merveilleusement ses propres chansons.
En dépit du poids de l’âge, celui qui a un riche répertoire de plus de 560 chansons, a continué à pratiquer son art avec aisance et à s’intéresser aux questions qui préoccupent les artistes et la scène artistique nationale.

Publié dans Libération le 17 – 02 – 2014

Rachid Yazami et le pélerinage à Ouled Azam à Taounate


Après avoir été décoré par Sa Majesté le roi Mohamed VI, à la suite de son obtention du prestigieux prix Draper 2014
Rachid Yazami : un pèlerinage à Ouled Azam (Taounate)
Blotti au creux du haut Djbel Senhadja, face à Taounate, le douar d’Ouled Azam se présente à première vue, comme un mélange de trois couleurs : le blanc ou le rouge-brique des maisons et le vert des arbres. Les petites maisons d’Ouled Azam accrochées à la pente, comme si elles ont peur de glisser vers le bas, en direction de l’oued Ourgha que le visiteur pourrait apercevoir en contrebas. Au milieu de l’agglomération, deux bâtiment attirent l’attention : la mosquée du douar dont le minaret dresse sa pointe majestueuse vers le ciel, et le mausolée Sidi Yahia trônant sur les hauteurs de Ouled Azam, arborant son imposante koubba verte et dominant les petites maisons blanches, à la manière d’un père protecteur qui veuille sur ses enfants.

Ouled Azam était en fête ce samedi 02 août 2014.Une fête pour rendre hommage à Rachid Yazami à l‘occasion de son obtention le 28 février du prix Draper 2014 de la prestigieuse Académie of Washington. Un tel prix considéré comme le Nobel pour les ingénieurs et qui a valu à son lauréat d’être reçu au Palais Royal et décoré par Sa Majesté le roi à l’occasion de la fête du trône.

Derrière l’idée de la fête à l’honneur de Rachid Yazami, une jeune étudiante. Elle s’appelle Oumaïma El-Azami. C’est elle qui a eu l’idée d’inviter le lauréat du prix Draper- par le biais du Facebook- à se rendre à Ouled Azam pour être mis à l’honneur dans sa tribu, et au milieu des siens, entouré des Chorfas d’Ouled Azame. Oumaïma communique alors l’idée à son père, qui en fait part à son tour à M. Khalil Drissi ( avocat et membre de l’Association Taounate pour la Solidarité et le Développement (ATSOD). Celui-ci la trouve géniale, et décide alors de prendre contact avec Si Driss El-Ouali, directeur du bimensuel « Sadâa Taounate » et président de l’Association (ATSOD), pour l’informer du sujet et pour lui demander son avis .Vite, ils se mettent d’accord. Depuis, les préparatifs avaient commencé. Et ils ont abouti à créer l’événement quand si Rachid Yazami, ayant répondu à l’invitation des siens, décide de rendre visite à Ouled Azam le samedi 2 août 2014. Et c’est ainsi que l’idée de Oumaïma s’est donc concrétisée,avec les efforts des cadres de Oueled Azam.

La rentrée de Si Rachid à Ouled Azam , accompagné de monsieur le ministre du Commerce Extérieur, Mohamed Abbou et d’autres personnalités était triomphale et l’accueil chaleureux. A la mesure de l’événement, et à la grande joie des habitants, tous fiers de recevoir dans leur douar et le scientifique et le ministre de Sa Majesté. En effet c’est dans la joie, les youyous et les cris de bienvenues que les habitants de Ouled Azam ,ont accueilli l’ingénieur-chercheur et ses accompagnateurs à l’entrée du douar. Et delà, il fallait d’abord regagner à pieds le mausolée de Sidi Yahia dominant le douar, puisque le chemin y conduisant est impraticable en voiture. Cette marche à pied du professeur Yazami et de ses accompagnateurs, au milieu de la cohue et escorté par les cousins, jusqu’au mausolée de Sidi Yahia ressemblait à un pèlerinage. Une marche spirituelle comme l’a qualifiée, à juste titre, Rachid Yazami lui-même, dans un écrit sur le Facebook. Les marcheurs, n’arrêtaient pas de scander à voix haute et à l’unisson des prières célébrant le prophète Sidna Mohamed « lah mSali 3alik a rassol ilah.. . », et, des terrasses des maisons fusaient les you-yous et les cris de bienvenue.

Après ce petit quart d’heure de marche pénible dans les petites ruelles étroites et poussiéreuses, le cortège atteint finalement le mausolée Sidi Yahia. Quelques petites minutes de recueillement et de prière sur le tombeau du marabout, puis le cortège a repris sa progression, cette fois-ci vers la tente caÏdale dressée sur une espèce de plate-forme dominant le douar pour abriter le déroulement des festivités en l’honneur de Rachid Yazami. Et La tente caïdale n’a rien ôté à la simplicité des lieux. Une simplicité qui cadrait avec la simplicité des habitants. Dans un coin, sous la tente une petite tribune était aménagée pour les intervenants. D’abord le représentant des Chorfas d’Ouled Azam qui a pris le premier la parole, au nom des maîtres de céans, pour souhaiter la bienvenue aux invités, avec à leur tête le professeur Rachid Yazami et le Ministre, Mr Mohamed Abbou. Après, ce fut Mr Driss El-Ouali qui a pris la parole au nom de son Association Taounate pour la Solidarité et le Développement pour féliciter à son tour Si Rachid Yazami, pour remercier les invités d’avoir supporté la fatigue du voyage jusqu’à Ouled Azam , et pour remercier aussi les membres du Comité organisateur, résidant à Ouled Azam ou ailleurs, pour les efforts qu’ils ont dû déployer afin de rendre possible cette rencontre .Puis, ce fut le tour de Mr Rachid Yazami lui-même de prendre le micro pour remercier sa grande famille et ses cousins, les Chorfas, les jeunes d’Ouled Azam pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé, exprimant par la même occasion sa joie immense d’avoir été décoré par Sa Majesté le roi Mohamed VI , à la suite de son obtention du prestigieux prix Draper 2014.
La fête qui a duré jusque tard dans la nuit, fut clôturée par l’intervention de M. le Ministre, Mohamed Abbou. Monsieur le ministre a saisi l’heureuse occasion pour féliciter les Chorfas d’Ouled Azam pour le prix Draper obtenu certes, a-t-il dit, par la professeur Rachid Yazami, mais qui est en réalité un hommage pour tous les Yazami portant ce nom. Les mots sont incapables d’exprimer toute la joie que je ressens en ce moment, a dit le ministre. La joie d’être parmi les chorfas d’Ouled Azam, tous réunis pour l’occasion, en l’honneur du professeur Si Rachid Yazami. Une joie d’autant plus grande que, deux jours auparavant, le mercredi 30 juillet, si Rachid Yazami a été reçu au Palais Royal et décoré par Sa Majesté le roi Mohamed VI, à l’occasion de la fête du trône qui, a ajouté le ministre, représente une journée grandiose pour tous les Marocains. Pour monsieur le ministre le prix Draper honore monsieur Rachid Yazami et à travers lui, son pays le Maroc, et au-delà, le monde musulman et arabo- africain, et sa valeur morale et immatérielle dépasse de loin sa valeur matérielle.
Monsieur le ministre a terminé son interventions en exprimant encore une fois ses vives remerciements à l’adresse de Chorfas , sans distinction de sexe et toute catégories d’âges confondues , surtout le Comité d’organisation pour l’hospitalité et pour les efforts qu’ils ont dû fournir et sans lesquels cette rencontre n’aurait peut-être pas eu lieu.
Cette belle soirée sous la tente, d’où l’on pouvait voir les lumières des douars alentours briller dans la nuit noire à la manière des étoiles du ciel avait un charme romantique indescriptible. Vers la fin de la soirée un cadeau lui a été offert : Une belle djellaba en grosse laine. La fameuse djellaba d’Ouled Azam.
Une soirée agréable. Une journée inoubliable.

mohamed eljay

Artisanat à Taounate

Selle artisanal pour cheveux

Presentation de la Province de Taounate

L’histoire de la ville de Taounate remonte, dit-on, au temps des Almohades. A cette époque (XIIe ou XIIIe), trois tribus, les Meziat, les Jaia et les Rghiwa ont quitté la région de Zerhoun, près de Meknès, et sont venues habiter Taounate. Le vocable Taounate signifierait la haute en berbère.La zone abrite plusieurs kasbah, témoin notamment du passage des almoravides comme la Kasbah du Jbal Amargu.
La province de Taounate a été crée en vertu du dahir N° 1.77.376 du 8 octobre 1977, elle est située dans la partie septentrionale du royaume, au sein de la région économique centre-nord. Elle est limitée par:
- Les provinces d’Elhoceima et Chefchaouen au nord.
- La Wilaya de Fes au sud.
- La province de Taza à l’est.
- La province de Sidi kasem à l’ouest.
Elle s’attend sur une superficie de 5585km2 et sa population actuelle est de 632000habitants, Son habitat est dispersé à travers plus de 1600 douars(villages) Son économie est basée essentiellement sur l’agriculture et l’élevage.
La province de Taounate est divisée en deux parties bien distinctes:
- La partie nord à relief montagneux , elle couvre environ 40% de la superficie totale de la province, ses altitudes varient de 100 m à 1800 m .Elle est traversée par six grands oueds(rivières) constituant les principaux affluents de l’Oued Ouergha.
- La partie sud à relief vallonée, elle couvre une superficie de 3300km2 enviren. Les altitudes varient de 1000m au jbel Zeddour à 150 m le long de l’oued Inaoun.
Administativement :

La province de Taounate est divisée administrativement en 4 pachaliks, 4 cercles et un arrondissement urbain, lesquelles entités administratives se subdivisent en 15 caidats . Par ailleurs, la province est découpée en cinq municipalités et 44 Communes rurales représentées par 801Conseillers dont 71 Municipaux et 730 Communaux.

Artisanat de Taounate

Le secteur de l’artisanat occupe une place de choix dans l’économie de la Province après l’agriculture et l’élevage et ce grâce à sa participation dans le processus de développement socio économique de ladite Province et aux postes d’emploi qu’il offre à la population locale à raison de 5531 emplois:
Vannerie a Moulay Bouchetta et poterie à Slass


Vannerie
Milieu rural (Moulay Bouchta El Khammar).
- Nombre d’artisans : 499
- Chiffres d’affaires : 0.65 MDH/An
- Matières premières : Local
-Encadrement : 01 coopérative avec 8 artisans
Tissage Traditionnel:
Milieu rural et urbain
- Nombre d’artisans : 65 artisans
- Chiffres d’affaires : 0.34 MDH/An
- Matières premières : Local + national
Poterie:
Milieu rural
- Nombre d’artisans : 60 artisans
-Chiffres d’affaires: 0.04 MDH/An
-Matières premières: Local


La DJellaba à Ouled Azam


Répartition des artisans par milieu urbain/milieu rural

Emploie par filère

Répartition des artisans par milieu urbain/milieu rural


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